Paris, 15 février 2005
Parti Communiste des Ouvriers de France

Communiqué

A bas le putsch
Liberté et démocratie pour le peuple togolais

C’est durant son périple africain que Chirac a appris la mort subite du tyran togolais, son ami Eyadema. Ce dictateur sanguinaire a sévi pendant trente huit années, éliminant ses opposants. Il a fait régner la terreur sur son peuple, qui s’est courageusement soulevé à plusieurs reprises. A chaque fois, l’armée prétorienne a tiré sur les manifestants pendant que les milices enlevaient et assassinaient.

L’armée a mis en place un des fils du dictateur, qui avait depuis longtemps placé sa famille et ses hommes à tous les postes-clé du régime. Faure Gnassingbé suit les traces de son père. Ce putsch militaire a été avalisé par des députés soucieux du maintien d’un régime dont ils veulent continuer à profiter.

L’opposition au Togo et celle qui vit en exil a appelé les citoyens à manifester contre ces coups de force. Elle exige l’annulation de ces décisions et le droit pour le peuple togolais de prendre enfin son destin en mains.

Des manifestations ont lieu à Lomé. Elles ont été violemment réprimées : on parle de quatre manifestants tués par l’armée pour celle du samedi 12 février. Les putschistes ont interdit toute manifestation pour deux mois. Des radios ont été fermées. Mais l’opposition ne se laisse pas museler.

Les autorités françaises ne sont pas « neutres » ; pas plus hier qu’aujourd’hui. Des troupes françaises stationnent en permanence dans ce pays-clé du dispositif politique, économique et militaire du néocolonialisme français, connu sous le nom de « françafrique ». Elles se contentent de quelques protestations diplomatiques mais évitent de prendre des mesures concrètes qui mettraient les putschistes en difficulté.

La politique néo-coloniale de l’impérialisme français est de plus en plus dénoncée par les peuples africains. Elle génère guerres civiles réactionnaires, comme en Côte d’Ivoire, ruinant un peu plus ces pays déjà très durement frappés par la politique néo-libérale imposée par le FMI, la Banque mondiale et qui inspire aujourd’hui celle de l’Union européenne.

Nous exprimons notre solidarité avec le peuple togolais qui se dresse courageusement contre les putschistes et qui lutte pour sa dignité et pour son droit à décider de son sort.

Nous dénonçons ce putsch qui veut maintenir en place un régime sanguinaire et corrompu.

Nous dénonçons le soutien de fait qu’apportent les autorités françaises à ce régime et exigeons l’arrêt immédiat de toute forme de « coopération », qu’elle soit militaire, économique et politique. Nous formulons la même exigence vis à vis de l’UE.

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